lundi 4 novembre 2019

Guerre de trente ans : terreur et destruction


Guerre de trente ans (1618-1648) : la lorraine et le barrois s’allient aux catholiques allemands en guerre contre les états protestants allemands et scandinaves ainsi que la France.
 Jouaville et toute la région eurent à souffrir de cette guerre. Elle est la proie de toutes les calamités. Villages pillés et détruits tour à tour par les français, suédois, croates, etc. Les récoltent détruites ou réquisitionnées, les habitants périssaient dans la misère,. La famine et la mort noire (peste) décimèrent les 4/5 de la population de la Lorraine et du barrois.
   •1635 : le jour de Nôtre Dame, Monsieur de Bagneux avec une troupe de mauvais garçons ( mercenaires commandés par un messin le capitaine Serre) font une incursion sur les terres Huaville et Bastilli et prennent les troupeaux de ces villages. Les pauvres villageois ont du verser 15 francs chaque bête car Monsieur de Bastilli pris les armes pour son altesse de Lorraine contre le roi de France.
     •1636 : Jouaville est détruit par les suédois.
   •1640 : le sieur de Lambert, commandant la garnison de Metz, est averti que trente lorrains et vingt mercenaires croates venant de Longwy se dirigeaient vers le pays messin pour le piller. Le messin avec une compagnie de cavaliers et cent mousquetaires, les surprennent au bord du ruisseau Mas qui passe au bourg d’Ouaville. Après de durs combats dans le village, les lorrains et croates survivants se réfugient dans l’église forte. Après 40 heures de siège, affamés et assoiffés, le survivants lorrains et croates se rendent. Les croates des bois, considérés comme voleurs, sont pendus  aux chevrons d’une maison proche et les soldats lorrains emmenés à Metz.



L’église, lieu d’une bataille entre lorrains et messins.


La Lorraine et le Barrois réunies à la France

Les archives antérieures à 1723 ont disparu. M. Bourdon renseigne que pendant les premières années de la révolution, les registres d’état civil étaient déposés chez le charpentier qui remplissait la fonction d’officier d’état civil. Sa fille se servit d’une partie des feuilles des actes pour préparer ses tartes. Il est probable que les archives conservées depuis l’an 1636 ont été détruites de cette manière.

   1739 : Houaville fait parti du diocèse de Metz, office et prévôté de Thiaucourt, recette de St Mihiel, Bailliage de Pont à Mousson, cour souveraine de Nancy. Le seigneur est Richard de Jouaville. Houaville est composé de 29 foyers. Sa population est de quarante cinq habitants.

    •1766 : En 1766, à la mort du duc de Lorraine et de Bar, Stanislas Leszczynski, le barrois est rattaché à la France.
   •1790 : Jouaville, en application de la loi révolutionnaire intègre le département de la Moselle. Il est chef lieu d’un canton du district de Briey. Puis passa, à l’an II révolutionnaire, dans le canton de Valleroy, et en 1802 dans celui de Briey.
  •1870 : la France perd la guerre contre une coalition d'États allemands dirigée par la Prusse. La Moselle perd une partie de ces cantons par le traité de Francfort de 1871. Jouaville passe dans le département de la Meurthe et Moselle.

Copie de la plaque de cheminée provenant du château de Jouaville
avec le blason de la famille Richard datant de 1716.

mardi 29 octobre 2019

Jouaville passe au duché de Lorraine et du Barrois.


A la mort de René Ier  de Bar en 1480, son fils René II devient  duc de Bar et de Lorraine.
Au XVe et XVIe siècle, des guerres entre le barrois et les messins ravagent la région de Jouaville.
     •1490 : les messins mène une action punitive sur les terres de " Houvaville, Baitelley et Sainct Aille " ( Chronique de Gilles de Vigneulles). Un mercenaire allemand nommé Le Cappellaire, à la tête 150 allemands et messins, dévastent et prennent toutes les bêtes et les biens de ces villages pour les ramener en pays messin.
     •1512 : Houaville et Batilly appartiennent au duc de Bar, au deux tiers et un tier à Pierre de Housse ( seigneur de Fermont, Montoy et Watronville).
     •1619 : le 12 juillet, le duc de Lorraine, cède au sieur Jean le Pougnant, écuyer, seigneur de la Tour en Woëvre, les rentes qui lui sont dues par les habitants des villages de Jouaville et Batilly. Cette seigneurie passe ensuite par héritage à Mme de la Vaux.




Carte  au XVIème siécle. En bleu le pays messin, en rose le barrois et en brun la Lorraine

dimanche 27 octobre 2019

1377 : Gobert d’Apremont cède tous ces droits sur la prévôté de Conflans et ses dépendances à Robert de Bar

Jouaville, Anoux et Batilly deviennent des fiefs de ce duché. Ils vont dépendre du bailliage de St-Mihiel et de la  prévôté de Lachaussée. Fleury reste dans la prévôté de Conflans en Jarnisy et son avoué dépend de l’abbaye de St Pierremont.

•1431 : René Ier duc de Bar dit le « le bon roi René », donne affranchissement(rendre libre) des habitants de Jouaville, Puxieux et Batilly et modère les redevances qu’ils lui devaient annuellement.
•1461: le 6ème jour de l’an, René Duc de Bar donne pouvoir à Gérard de Haraucout, sénéchal et gouverneur au duché, de racheter Hoaville (Jouaville) et Batilly.

René Ier duc de Lorraine, de Bar et d’Anjou, roi de Naples et de Sicile. (1409-1480)

jeudi 17 octobre 2019

Jouaville devient un fief de la famille d’Apremont.

Jouaville entre le XIème et XIIIème siècles est principalement la propriété de seigneurs et d’ecclésiastiques de Metz qui l’ont reçu le plus souvent par héritage. Les paysans appelés « vilains » travaillent sur le domaine du seigneur pour y cultiver la terre. A la fin du XIIIème, la famille d’Apremont prend peu à peu possession des terres de Jouaville. 
•  1297, Robert de Bezu vend à Joffroi d’Apremont tous les biens qu’il possède à la châtellenie de Conflans dont les terres de Batilly, Houaville, Tichemont, Doncourt, Giraumont, etc., lui provenant de la succession de Joffroi d’Esch de Luxembourg.
•  1328, Adémar, évêque de Metz, mis en gage entre les mains d’Edouard de Bar le château de Conflans et ses appartenances dont Jouaville, Anoux pour 22000 francs.
•  1343 : Jean d’Apremont, frère de Joffroi, vend au comte de Bar pour 1750 livres de bons petits tournois, tous ses droits sur la châtellenie de Conflans dont Jouaville.
• 1361 : jean d’Apremont, chevalier et seigneur de Conflans, donne à Thiellement de Vitenges, chevalier, douze livres de terre en bons petits tournois, moitié en blé et avoine, l’autre moitié en deniers à prendre à Houaville et Batilly.


mardi 15 octobre 2019

Les bans de tréfonds 


•    Au XIIIème siècle, les rôles de bans, longs rouleaux de parchemin, de différentes longueurs, sont des documents où sont inscrits des actes (prises de bans) relatifs à des transactions foncières (achats d’immeubles, de cens, constitutions de rentes, héritage…) allant de 1220 à 1565. Ils sont rédigés à Metz dans trois mairies: Porte-Moselle, Porsailly et Outre-Moselle par un magistrat en présence des parties concernées.
•  Il existe des bans pour Jouaville, Fleury et Anoux datant principalement de 1269,1275, 1278,1279,1281,1285,1298.
•   Ces bans nous renseignent sur des personnes vivants à cette époque avec les noms du donneur ou vendeur, celui qui reçoit et les métiers des contractants.


Sur les bans de Jouaville, le village se nomme Ouwaville, Houwalville, Howauille, Houwaville. A cette époque, les contractants ne savent pas lire ni écrire. L’échevin de la mairie de Metz rédige l’acte selon  la prononciation des villageois.
En 1278, il y’avait un charpentier et en 1279, le maire se nomme
Warins.



Bans de tréfonds de 1278
“Jaikemas d’Houwaville le Charpentier …”

1278 : Jaikemas d’Ouwaville (Jouaville), le charpentier, a acquis la maison où habitait Cosin, situé vers la tour, à Jenat Chaderon et Lowit de Noweroit (Norroy).
1279 le prieur de Notre-Dame des Champs de Metz prend ban sur douze sols de cens (redevance foncière) que Warins , maire d’Owaville doit sur sa maison devant « l’osteit de Giruaixe »(?) qu’avait donné Maiausate de Montois.
1281 : Colignons, le fils de Gemel de Lessey (Lessy) prend un ban sur un  journal de terre(1) cultivable sis au Huwalchamp d’Houwalville (Jouaville), qu’il a acquis à Houdion, veuve de Cherdignon le Kamus D’Eurecort (Urcourt).
1285 : à Howauille (Jouaville) entre les deux fontaines, Waterins, le fils de Perrin de Juxey (Jussy), pour lui et pour Abertin et Jennat, ses deux frères, a acquis un journal et demi de terre cultivable, en deux pièces, à Domangin lou Sturlet de Howauille.
1298 : Symonins, fils de Jennat Trestel échange une maison situé à Howauille, entre les deux fontaines avec Abertin Marchant de Howauille (Jouaville).
(1) Journal de terre : mesure de terre qu’on peut labourer en un jour avec 2 chevaux (environ 35 ares pour le pays messin).


 Yngrans Goule prend possession entre 1275 et 1281 de nombreuses terres et une bergerie à Anoux la Grange. Les bans de Fleury attestent que cette cense est une dépendance l’abbaye de St Arnould de Metz.

Anoux la Grange
•1269 Poincignons Chateblowe hérite de deux journals de terre cultivables au ban d’Aunoi de Poince  Gru de Lassey (Lessy).
•1275 Yngrans Goule fait une acte pour lui, ses enfant sur ce qu’il a à la maison d’Anout qu’il répartit entre ces héritiers en champs, prés, bois, en cens (Redevance foncière) et en hommes d’aluet.
•1279 Yngrans Goule fait un acte d’acquisition sur un bois, toutes les terres cultivables et les prés que le sire Thieris a entre Wernainville (Verneville) et Haboinville (Habonville), Anout et en toutes les fins de ces bans.
•1281 Yngrans Goule prend ban sur les biens que Jaikemins Dainne et Bietris, sa sœur, ont à la maison d’Anout, à la bergerie, au fossé et les enclos.
Fleury
•1278 : Colignon Roillons a acquis 16 journals de terre situé à la fin de Flirey en dessous de Houwaville à Gérardin la Quaille de Tichiemont avec l’autorisation de l’abbaye de St Arnout (Arnould)

Bans de tréfonds de 1281

samedi 12 octobre 2019

Au IXème siècle, notre région fait partie de l’empire de Charlemagne. En 843, après la mort de son fils Louis le Débonnaire, l’Empire Carolingien est divisé entre ses trois fils. Lothaire hérite de la Lotharingie.
En Lorraine Moselle, au XIème siècle, se constituait plusieurs duchés dont les principaux sont Metz, Toul, Verdun et Bar. 

   On ne connait pas le nom du village à cette époque, aucun document ne mentionne Jouaville. Il devait appartenir à un seigneur féodal ou à un dignitaire ecclésiastique de l’évêché de Metz.
    •La population était composée de serfs attachés à une terre propriété d’un seigneur,  et des alleutiers qui étaient propriétaires d'un alleu (terres libres sans le contrôle d'un seigneur). Sous la protection d’un seigneur, les alleutiers devaient fournir une partie de la récolte et des corvées à ce suzerain.
    •Jouaville est village frontière entre les différents pagi(circonscription territoriale rurale). Le village a certainement subi les nombreux conflits entre les différents duchés et seigneurs féodaux. Il devait être composé de quelques maisons en bois autour d’une église situé certainement au point haut du village actuel (Sur le site de l’église St Christophe et la rue Joliot Curie).

Porte avec un linteau en accolade époque XVème siècle situé rue Victor Hugo.
Porte originelle ou reconstituée, on ne le saura jamais.
Moyen-Âge

Entre le Ier et le Vème siècle, les implantations gallo-romaines se situaient surtout autour de Fleury, Anoux la Grange et Jouaville. Il est probable qu’après les invasions barbares et les guerres de succession du roi Clotaire II, les fermes agricoles ou les dépendances sont reconstruites à Fleury, Anoux la Grange et Jouaville.

• Dans la donation de Fleury en 706 (En 706, le duc Arnould,  fils de Drogon, donnait à l’abbaye de St Arnould la métairie de Floriacum), il est stipulé « domaine avec toutes ses maisons, dépendances et sujets » donc le site devait être important. Les vestiges gallo-romains autour de Fleury sont nombreux. Ils sont situés aux lieux dits la Folie, Fin de Fleury, les Chèvres, la Parhotte et certainement aux fermes de Fleury (aucunes traces visibles à cause des constructions).
• La villa gallo-romaine de Jouaville a probablement évolué au début du Moyen-Âge en hameau et Anoux en domaine agricole avec une maison forte.